Sonate en duo pour saxophone (soprano, alto, ténor) et piano. Composée en 2019, révisée en 2023. Durée 16' 30".
Cette sonate, d'une ampleur inhabituelle pour ce type d'œuvre, est comme un hommage lointain, respectueux et un peu mélancolique aux dernières sonates et aux Variations Diabelli de Beethoven.
« Sonate », car sans référence au langage tonal, l'œuvre s'inscrit, dans la forme et dans le fond, dans cette tradition. Comme l'opus 111 de Beethoven, elle comporte deux mouvements enchaînés. Le premier débute, fortissimo, par une note unique agitée à laquelle se superposent des trilles et des lignes mélodiques aux demis-tons supérieur et inférieur; l'ensemble, facilement mémorisable, donne une impression de cluster mouvant qui n'exclut pas une notion thématique.
À ce "thème" va s'opposer à un élément plus lyrique, plus chantant, exposé au saxophone mezzo-piano sur des harmonies claires au piano. Le développement fera la part belle aux variations de timbres, avec l'emploi des trois saxophones (soprano, alto, ténor) et aboutira à une réexposition classique, où se répandent autour du fa dièse initial les deux instruments.
Ce mouvement se conclut par un long decrescendo qui s'enchaîne au second mouvement. Celui-ci est une passacaille, dans une alternance de mesures à quatre et cinq temps. Une basse obstinée donc, en noires légèrement piquées, qui seront exposées telles quelles dans la plus grande partie du mouvement.
Sur cette base, huit variations, confiées au saxophone, quelquefois à la main droite du piano, d'un caractère expressif, très varié, calme, agité, angoissé, incantatoire. L'œuvre se termine par une coda d'abord sur une ligne calme du piano que survolent des notes aigües du saxophone enfin sur un "menuet" qui conclut l'œuvre de manière souriante, légère, presque allusive.
Partition PDF, 41 pages