Les Onze Préludes pour
piano ont été écrits en 1997/1998. L'idée m'en est venue en
composant Crépuscules, également pour piano, qui développait une large
idée thématique et était basée sur le principe de la variation.
Dans
les Onze Préludes, les motifs thématiques - il n'est
pas abusif de parler de thème- sont brefs, très caractérisés, et, pour
chacun d'eux, inscrits autour d'un intervalle de prédilection (tierce
majeure, seconde mineure, etc...), intervalle entendu mélodiquement
et harmoniquement, propre à chaque prélude, et lui donnant un caractère
sonore et affectif spécifique.
Ces Onze Préludes se présentent aussi comme des hommages
à quelques compositeurs qui habitent ma pensée musicale, qui m'aident
par leur évocation, leur étude, leur tradition, à "vivre la musique"
: "quand je me sens vide d'amour et de musique, je pense à Beethoven"
; le mot "tradition" est pour moi un concept libre, ouvert, immense,
difficile aussi. Dans les "Onze Préludes", où j'évoque particulièrement
Messiaen, Beethoven, Debussy, Bartok, Chopin, Mahler, il ne s'agit pas
de pastiche ni de citation, mais d'une imprégnation, d'un fouillis poétique
de la mémoire.
Les Onze Préludes se jouent enchaînés ; c'est une œuvre
portée par des bribes de mémoire, de souvenir et d'allusion (on peut
penser à l'écriture de Dutilleux dans son quatuor Ainsi la nuit).
De nombreuses "incises", "parenthèses" et "pressentiments" y sont insérés.
Si certains de ces Préludes peuvent être joués isolément, leur exécution
intégrale est hautement souhaitable.
Extrait audio : interprété par Alice
Ader.